Le massage tantrique a des effets extraordinaires, que ce soit pour un homme ou pour une femme.
J'ai remarqué cependant -dans ma propre pratique et en discutant avec d'autres praticiens-, que les hommes ont plus de facilités à franchir le cap et s'offrir ce type de massage.
Il y a moins de tabou, de gêne ou de « honte » d'être intéressé par le massage tantrique.
Les femmes, souvent, font face à plus de blocages. Peut-être que cela a à voir avec l'éducation où la sexualité des femmes est muselée. On n'en parle pas. On ne parle pas de leur plaisir. On ne parle pas de leurs traumas non plus. Tout est banalisé, et tout est tue. Cela commence à changer, heureusement, mais que fait-on de ce que l'on porte jusque là ?
Force est de constater que les femmes ont plus de mal à explorer leur sexualité, leur plaisir, leur sensualité, leur corps : même en dehors de la sphère de la sexualité, il y a une croyance inconsciente où leur corps ne leur appartient pas complètement, il doit répondre à une image, à une attente, que ce soit dans le regard des hommes, des autres femmes, sur le plan familial en répondant aux attentes d'un enfant à materner, porter ou allaiter...
Et dès lors qu'on parle de massage tantrique, massage de la yoni (terme sanskrit pour le sexe féminin), l'inconscient ramène à la sexualité, au plaisir interdit ou au « sale ».
Si les effets de ce type de massage sont nombreux, celui-ci peut effectivement permettre une intégration du corps dans sa totalité, un nouveau contact avec sa sexualité et sa sensualité. Il n'y a rien de sale là dedans et pour une fois, j'aimerais me concentrer sur la sphère sexuelle/intime, qui fait partie intégrante de qui nous sommes et qui, pourtant, bloque le plus de femmes :
Si en tant que femme, nous ne sommes pas en contact avec notre sensualité, notre sexualité, notre féminité, notre plaisir, sommes-nous pleinement épanouies ? Ne nous manque-t-il rien ? Y a-t-il une souffrance ou une frustration, dans la sphère sexuelle, relationnelle, ou toutes celles qui peuvent être impactées ? Y a-t-il une souffrance, ou un malaise, simplement à se regarder dans un miroir ?
Si c'est le cas, pourquoi ne pas en parler ? Pourquoi ne pas aller à la rencontre d'une transformation, d'un changement, d'une libération, d’une guérison ?
Parce que cela est tabou. Parce que cela est sale. Parce que ça ne se fait pas, et parce que « je ne suis pas ce genre de femme, moi. » « Mon dieu, je ne pourrais pas. »
Tout cela je l'ai entendu. Toutes ces réticences pour des milliers de raisons aux milliers de racines. Comme si aller guérir son féminin, sa sexualité, sa sensualité, le rapport à son corps, c'était lui accorder une importance qui n'a pas lieu d'être. Après tout, c'est « superficiel » la sexualité. Faut se sortir la tête du caniveau, « on est au dessus de ça. » Ou encore « Je n'y pense pas vraiment, ça ne fait pas partie de ma vie, j'ai d'autres choses à gérer. » Bien sûr. Ça ne fait pas partie de « votre vie » parce qu'il y a des blocages.
Le manque de désir, de plaisir, de sensibilité... ne sont pas des caractéristiques propres aux femmes qui, par nature, prennent moins de plaisir dans la sexualité que les hommes : non, ce n'est pas la structure naturelle de la femme. Il y a tout simplement des blocages énergétiques, et on peut aller vers une réelle transmutation.
Qu'on le veuille ou non, cette partie de nous est tout aussi sacrée que le reste, et a un impact phénoménal sur tous les aspects de notre vie.
Notre vie sexuelle/relationnelle/sentimentale est un des noyaux durs de notre état d'être au quotidien.
Un massage tantrique reçu par une femme, d'une autre femme, c'est un véritable rituel de guérison profond, dans un espace de sororité, d'écoute, de bienveillance et de puissance féminine. C'est la Shakti (l'énergie, le Féminin) qui s'empuissance et se répond en échos, en ricochets.
Il y a un dialogue, tout d'abord, une écoute. Il y a une mise à nue de l'âme, de ses blessures.
Tout peut être évoqué, tout peut être posé. L'héritage du féminin est d'une puissance extraordinaire, mais il porte aujourd'hui son lot d'abus, de violences, de viols, d'incestes, de déchirements, de dépossessions, de déshumanisation, de désacralisation, et tant d’autres lourdeurs...
On invite à se déposséder de tout cela. Se désidentifier, pour mieux se retrouver.
L'identité, aujourd'hui, est perdue derrière des masques et des projections. Nous nous identifions à nos pensées, à nos émotions, à nos croyances, à nos sentiments, à nos cultures, à nos capacités, à nos passions, à nos occupations...à nos traumas, à nos cicatrices, à nos peines, à nos blessures, à l'étiquette que les autres ont posé sur nous. Un miroir brisé en de multiples fragments qui reflètent des facettes hasardeuses, une gueule cassée qu'on tente de recoller en mosaïque, recoudre en patchwork avec le fil rouge de notre histoire.
Qui sommes-nous ?
Eh bien, nous ne sommes pas nos traumas, c'est certain.
Dans ce massage, on reprogramme les cellules, on redonne de la vie aux zones oubliées, on libère ces mémoires, ces blessures, afin de créer un nouvel espace où le féminin, sa puissance, et, oui, sa sensualité, peuvent s'expandre.
On libère pour faire entrer la lumière, pour que la Shakti puisse s'ouvrir comme une fleur, s'épanouir, se montrer tout entière, telle qu'elle est, telle qu'on a oublié qu'elle était.
La Shakti, c'est cette énergie brute, changeante, puissante, qui frétille d'excitation, qui danse, qui vibre de plaisir, qui créé, qui donne vie. C'est sa nature divine ! Et lorsqu'elle ne peut exprimer ces aspects, elle s'éteint... ou elle enrage !
Le massage, intérieur, extérieur, de la yoni, du sexe, peut avoir lieu, si cela est adéquat.
C'est un moment sacré, précieux, qui implique un instant de pénétration. Cela ne se fait pas à la légère. D'un commun accord, d'une totale conscience, dans la lenteur, le souffle, dans le contact avec chaque cellule... Par ce toucher, la masseuse contacte des mémoires très profondes, souvent très lourdes, enkystées dans les muqueuses, dans les parois, dans tout l'appareil génital, vagin, utérus... Le toucher s'adapte en fonction du besoin de la massée. Lent, doux, immobile. Parfois stimulant certains points. Parfois explorant tout le sexe avec lenteur et présence, massant délicatement avec de subtiles pressions, s'attardant sur les zones bloquées, envoyant de l'énergie là où cela est nécessaire. Masseuse et massée prennent le temps de respirer ensemble, restent connectées : tout le temps nécessaire afin de contacter les émotions, les sensations, ce qui remonte, sera pris et respecté.
La communication se fait tout du long du massage, l'accueil est constant.
Tout en gardant cette présence, la masseuse va tout du long guider les énergies stagnantes vers les zones qui en ont besoin, et les chakras supérieurs afin de purifier et sublimer ces énergies restées lourdes et "crues" jusqu'à présent.
Ce travail permet de rajouter à la libération une véritable transmutation et un raffinement de l'énergie en soi : transformer une blessure en pouvoir créateur, en amour, en inspiration, etc...
Il ne faut pas réduire le sexe de la femme à un organe où s'accumulent simplement les traumas. Derrière, il y a un véritable générateur d'une puissance incroyable. La yoni est le noyau d'uranium d'une Femme à la puissance nucléaire. S'y reconnecter, c'est renouer avec sa puissance Sacrée.
Quelque soit le vécu dans cette vie, le karma, le transgénérationnel... toutes les femmes peuvent être concernées par les bienfaits de ce genre de massage.
...Pour se délester des poids, des valises, des masques, des identités... pour aller à la rencontre de soi, apprendre à se connaître, à s'aimer, à faire la paix avec soi et les autres... pour libérer la Shakti, sa puissance, son plaisir, sa nature, sa joie de vivre !
Pour être Soi, enfin.
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